JERNIGAN VS KLEIN

Un jour de plus à Terra Nova. Une après-midi brumeuse. Un sentiment fâcheux. Une certaine routine s'était installée dans mon quotidien de militaire à Terra Nova. Certains jours, j'avais ce sentiment de claustrophobie, je m'autorisais alors à franchir les barrières. Ce jour en était un. Je raccrochais mon uniforme avant d'aller prendre une douche réparatrice. Aujourd'hui, j'avais eu mon après-midi, c'était donc le moment ou jamais d'aller profiter d'un peu d'air frais et réparateur en dehors de la colonie. Je trottinais jusqu'au quartier sud, où se trouvait la petite faille dans le grillage que j'avais l'habitude d'utiliser. Une fois glissé dehors, je m'empressais de me glisser entre la végétation verdoyante. Je respirais une grande goulée, certes, c'était le même oxygène, le même air que je respirais que celui de la colonie, mais il avait une toute autre saveur. Surement une saveur de... liberté. Je fis quelque pas avant de me figé. Ce froissement de feuille, ce n'était pas mes pas. Je portais automatiquement ma main à ma ceinture, avant de me souvenir que j'étais en civil. Je me retournais vivement avant de tombé nez à nez avec un autre habitant de la colonie. Je soufflais un coup, je ne devais effectivement pas être le seul à étouffer parfois dans la colonie.

« Aujourd'hui, tu pars avec l'équipe de chercheurs, Klein. Tu sais qu'en ce moment, un dinosaure tourne autour de la colonie ; ce serait bien que tu ailles chercher des empreintes autour de la clôture. » À tous les coups, c'était pour m'éloigner, car je ne trouverai aucune nouvelle empreinte. Il faut croire que le Professeur ne me trouve rien d'attirant, alors dès qu'il peut se débarrasser de moi, il n'hésite pas. Peut-être qu'il me reconnaîtra à ma juste valeur le jour où je serai son égal. En attendant, je profite de ces instants de paix, où je n'ai pas à l'entendre ronchonner sur un tel ou un autre. J'avais pris mon sac à dos, on ne peut plus banal, où j'avais stocké tout mon matériel de recherche, mais aussi quelques barres de chocolat : on ne réinvente pas une gourmande. J'avais sauté dans le véhicule mis à notre disposition, et nous passâmes la clôture. Ce que je pouvais adorer cette jungle. C'était tellement vert, tellement pur. Quand on s'arrêta (à vrai dire, on aurait pu faire le chemin à pied, tellement le chemin était court), je n'hésitai pas une seule seconde pour m'éloigner du groupe de chercheurs, pensant raisonnablement que nous n'arriverions à rien si nous nous trouvions tous à chercher au même endroit. Alors je m'enfonçais dans cette végétation qui me plaisait tant, passant plus de temps à flâner qu'à réellement collecter de quelconques informations. Deux pas de plus et je tombai sur ... « Al ?! Mais bon sang, qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'as foutu une de ces frousses ! » Le bougre s'était retourné si vivement que je n'avais pas pu empêcher un léger cri de sortir. Machinalement, je me jetai à son cou, tentant d'oublier cette peur bleue. Après ce court instant, je lui souris, finalement heureuse de l'avoir rencontré. Même si au fond, je savais déjà que je l'aurais trouvé là.

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Mes lèvres s'étirèrent en un sourire lorsque je reconnu les doux traits d'Hazel, ma meilleure amie. Hazel, ce n'était pas seulement l'épaule sur laquelle je pouvais me poser, c'était aussi celle sans qui je n'aurais pas tenu, nouvelle vie ou pas, terra nova ou pas. Elle se rapprochait vivement de moi avant de se jeter à mon cou, je fis un pas en arrière sous la hâte puis la serait fort dans mes bras. Elle reculait alors et je lui rendis son sourire.
« Alors, que fait-tu donc ici fugitive ? » lui lançais-je en arquant un sourcil, rieur. Puis je constatais sa besace, devinais alors qu'elle était ici en "mission". Une envie folle de partager mon après midi avec elle. Je reculais de trois pas, buste en avant, et lançais dans un chuchotement taquin « Cap de sécher ta sortie groupée ? » J'aurais échanger cet instant contre rien au monde, nous retrouver tout les deux ensemble, dans notre bulle, dans notre monde à nous.

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