« L'armée? Tu t'fous de moi ou quoi? Ce sont tous que des pourris, des vraies merdes ambulantes!»

Je levais les yeux de ma tablette où j’étais en train de lire, l’Atlas de Ken Horton pour regarder mon imbécile de paternel en train de crier pour rien sur mon frère. Je connaissais les projets d’Ani et je savais aussi que la personne qui me servait de père réagirait d’une telle manière enfin j’aurai pensé à un autre vocabulaire mais finalement ces termes lui correspondaient bien, « pourris », « vraies merdes », ça le décrivait tout à fait.

Je retournais à ma lecture alors que mon frère lui répondait, même si j’étais inquiète pour lui, je ne pouvais gâcher ses rêves alors qu’il avait tant fait pour moi, donc quoi qu’il arrive je le supporterais et je serais toujours derrière lui.

[…]

« Kof, kof,kof… »

Je n’arrivais plus à m’arrêter, c’était plus fort que moi, depuis ma naissance je suis asthmatique et l’air pollué de cette époque n’arrangeait rien à mon état. Il fallait toujours que je fasse attention à ce que je faisais pour ne pas faire de crise comme il m’en arrivait une à ce moment précis. Ma vue commença à se brouiller à cause du manque d’air. Je continuais toujours de tousser lorsque j’entendis mon père.

« Tais- toi ! J’en ai assez de t’entendre ! Si tu continues à faire tout ce bruit alors que je regarde le match, je te jette dehors. »

Pas vraiment désireuse de me faire jeter dans la rue, là où l’air est irrespirable et où je mourrais certainement en quelques minutes, je fis du mieux possible pour m’empêcher de tousser. Il fallait à tout pris que je prenne mon masque, je me tendis vers ce dernier et je sentis mes membres trembler ; je n’avais plus de force, sans être vraiment surprise, je vis le sol se rapprocher de moi pendant ma chute. Mais je fus retenue in-extremis par deux bras puissants, la dernière chose que je vie, fut mon frère en train de me mettre mon masque afin que l’air parvienne à mes poumons.

[...]

Peu de temps après cet incident mon père mourut, cause overdose. Personnellement ça ne m’étonnait même pas, par contre ce qui me surprit, ce fut de voir mon frère débarquer et me demander de faire mes valises.

« On va où grand frère? »

« On part aux États-Unis »

Alors là, c’était vraiment une surprise, désireuse de quitter ce trou à rat qu’était notre habitation, je fis ce qu’Ani m’avait demandé de faire. Je savais qu’aux États-Unis se trouvait notre Oncle Ray, donc j’imaginais que nous allions séjourner là-bas pendants quelques temps. Sur ce coup là, je me reposais totalement sur mon frère car il fallait avouer que j’étais un peu désemparé dans cette situation.
[…]

« Poum ! »

Ce bruit, c’était moi, en train de m’étaler de tout mon long qui aurait cru que moi grande scientifique, était une grande maladroite dans la vie quotidienne ? Je jetais un regard noir à mon assistant alors que celui-ci se retenait difficilement de rire. Je fis un geste très puéril pour mon âge 21ans, je lui tirais la langue ; et là comme il fallait s’y attendre il éclata de rire. Je souris et secouant la tête, décidemment on faisait une bonne équipe tous les deux. Bref, ce n’était plus le moment de s’amuser, au boulot. Je mis mes gants ainsi que mes lunettes puis repartis dans une analyse particulièrement difficile en ce qui concerne les pathogènes.

Cela faisait maintenant quatre ans que nous étions aux Etats-Unis, et grâce à l’aide de mon oncle je travaillais maintenant comme biologiste et paléontologue. J’avais dorénavant une petite réputation qui ne faisait que grandir, ce dont j’étais plutôt fière.

[…]

Alors là, je me retenais difficilement de sautiller, qui l’aurait cru. Ani et moi, deux enfants plutôt modeste venant d’Allemagne, allions prendre un nouveau départ grâce au deuxième pèlerinage.

« Raaaah je suis trop excité! T'imagines Ani! On va voir des dinosaures! Rah j'ai trop envie de voir des ptérodactyles! »


Lorsque j’avais appris la nouvelle j’avais sauté dans les bras de mon frère et j’avais remercié de fond du cœur pendant des heures mon oncle car je savais que même si nous avions de bonne réputation dans nos domaines ils ne nous auraient pas laissé venir comme ça à Terra Nova.

Sans attendre je relis la pluparts des écrits à propos des dinosaures ainsi que tous les renseignements à propose de la Pangée. A mon humble avis, il ne fallait pas arriver démunis dans un monde totalement inconnu. Mais qui disait inconnu, disait mystère, et moi je disais super ! Je pris la main de mon frère alors qu’on traversait le passage. Je savais que je pouvais compter sur lui et lui sur moi, ce n’est pas pour rien que je l’aimais mon grand frère !