- Aïïïe, gémissait mon suspect. Vous faites mal m'dame.
- Jared, tu n'avais pas qu' à voler cette roue à l'armée. Tu les a empêchés de partir en mission ce matin. Tu te rends compte que ce n'est pas avec moi que tu vas le plus souffrir. Le commandant Anderson n'attend que toi ce soir.

Je resserra ma prise sur les poignets du jeune homme à peine plus jeune que moi. Ce vol avait paru étrange à toutes la colonie. Pourquoi donc voler cette roue d'un véhicule de l'armée les gênant alors dans leurs manœuvres ? C'était tout simplement de la folie pur et douce ! J'en étais toujours consternée. Enfin, c'était mon job ici qui me consternait. Policière ! Qui aurait pu penser que moi l'espionne contrant les lois, devait désormais les faire appliquer ? C'était si ironique ! Mais bon, je devais servir à la colonie et mes compétences semblaient utiles pour ce métier, je n'ai pas vraiment eu le choix. Une fois arrivée devant le bureau du commandant, je frappe à la porte puis entre avec mon coupable. L'affaire est classé en une demi-heure : c'est bien Jared qui a fait ça dans le seul et unique but de gagner un pari. Ces ados de nos jours. Son compagnon fut appelé et confirma ce qui le fit bien rire.

En sortant de là, je n'avais que deux envies : soit me défouler, soit dormir. Je savais parfaitement que le première ne pouvait se faire sans Cameron, ou du moins si mais je savais qu'il passerait pour. Sans lui, j'aurais couru, frappé à outrance des punching-ball seule mais il était là me sortant un peu de ma solitude. Elle devait certes me retenir et parfois le laisser gagner pour pour ne pas blesser sa fierté de macho. Une fois de retour chez moi, mon bonheur fut de foncer sous la douche brûlante qui rougissait ma peau. J'en avais eu tellement besoin.. On était venue me réveiller à quatre heures ce matin pour cette affaire de roue, la fatigue commençait à me peser sur les paupières. Après ce doux moment de détente, ma priorité fut de me défouler sur la nourriture, non sans avoir enfilé un débardeur et un corsaire de sport et tout en restant raisonnable bien sur, sinon une fois en face de mon adversaire, ce serait mon estomac qui me trahirait plutôt que mes poings. J'eus à peine le temps de commencer une sorte de beignet étrange et gluant acheté sur la place du marché qu'un visiteur se faisait connaître. Ah Cameron et son humour lourdaud..

- T'es visible ? Je ne suis pas contre le fait de te voir nue mais ça pourrait déstabiliser ta petite personne, tu comprends je ne voudrais pas te perturber. Yop! Je te dérange ? J'ai de l'énergie à revendre et une féroce envie de bouger, t'es partante ? Allez je sais que t'en meurs d'envie, viens je t'emmène.

A peine, la porte était ouvert que déjà lui commencé à me chercher, et il savait pertinemment que quand il me cherchait, il me trouvait. Il me frappa l'épaule et je dus retenir mes supers réflexes d'espionne afin de ne pas lui arracher la tête en deux temps trois mouvements. J'étais comme ça, impulsive et toujours prête à casser un bras si nécessaire mais je le faisais à Cameron, je savais qu'il n'aimerait pas. Ce gars, n'était ni mon ami, ni une relation physique, il était juste mon compagnon de combat, mon adversaire préféré. Point à la ligne. Il n'était pas repoussant, bien au contraire avec ses yeux bleus il devait en faire craquer plus d'une mais je n'étais pas du genre à me pavaner devant tout le monde. J'étais plus... une huître, renfermé sur moi-même et ça ne me dérangeait pas tant que ça. Il semblait drôlement pressé ce soir-là.

- Bon, c'est pour aujourd'hui ou l'an prochain ? T'as peur de finir à terre cette fois-ci c'est ça ? Promis je ferais attention à toi, mais tu sais à quel point j'affectionne les combats qui finissent dans la boue.
- T'es pressé, Cam' t'as enfin réussi à séduire une fille et tu penses pouvoir la mettre dans ton lit, c'est ça, hein ?! La pauvre, je la plains. Entre cinq minutes, je range mon arme d'abord.

Je gardais celle-ci en permanence avec moi service ou pas service sauf dans ces moments que je partageais avec lui. Ce n'était pas utile et j'étais ainsi plus libre. J'attachais mes cheveux en queue de cheval haute puis plaquait mon arme sur mon oreiller avant de retourner dans la pièce où Cameron s'était installé.

- Bon tu viens le fainéant ? On cours jusqu'au terrain ?

A peine, la question était-elle posé que j'attrapais son bras et le tirait hors de chez moi pour ensuite me mettre à courir. Cela nous échaufferait.

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