Jour de congé, je viens de recevoir ma paie et comme papa bosse, j’ai décidé de lui faire un petit diner sympa pour lui et moi. Du coup, je fais un tour au marché pour trouver de quoi cuisiner. J’aime bien cuisiner, cela dit, avec les trucs qui poussent ici, je dois dire que j’ai un peu du mal à trouver des recettes adéquates. Il faudrait y penser tiens, faire un livre de cuisine pour Terra Noviens. Moi j’ai essayé pas mal de trucs et je suis assez contente de certaines de mes trouvailles, cela dit il y a eut pas mal de ratés aussi. Enfin, pour ce soir je ne prendrais pas de risque, je vais faire un truc que j’ai déjà réussit parce que papa est de patrouille cette nuit, du coup il n’aura pas le temps de manger si ce que j’ai fait est immangeable.

C’est donc avec le sourire et un immense enthousiasme, comme toujours, que je parcours les allées du marché avec mon panier et que j’achète de quoi faire un bon petit plat maison. Pour la viande et les autres ingrédients j’ai ce qu’il faut, et voila qu’après avoir acheté les fruits et légumes, je flâne un peu dans les allées. Je cherche à dépenser mon argent dans des babioles, pourquoi pas, ou des fringues tiens, ça fait longtemps que je ne me suis rien acheté, depuis mon arrivée à vrai dire. Je me dirige vers une étale et touche les matières des choses qui me plaisent, il y a des t-shirts sympas, le seul souci c’est que les matières sont assez étranges, un peu rêches, et moi avec ma peau sensible, je ne peux pas porter ça. Je vais voir un autre vendeur qui semble meilleur pour la fabrication de coton doux, je discute un peu avec lui, je plaque un t-shirt sur ma poitrine pour lui demander comment il trouve ça, il acquiesce, je le prends. Au moment où je vais partir, je découvre une robe super jolie, je la regarde, puis je demande au vendeur si je peux l’essayer, car évidement sur les marchés il n’y a pas vraiment de cabines. Il me dit que je peux la prendre, l’essayer chez moi et si elle ne me plait pas je la lui rapporterais demain. Je lui dis que je vais y aller maintenant, comme ça se sera fait et ça m’évitera d’oublier, parce que je suis un peu tête en l’air.

Je cours donc jusque chez moi et je pose mon panier, j’en profite pour le vider et j’essaye la robe, elle est parfaite, je ne prends même pas le temps de me changer de nouveau pour enfiler mon jean, je reviens au marché pour lui dire que je la prends et je retourne chez moi. Je me change cette fois, car j’ai besoin d’un ingrédient secret, et pour cela, il me faut sortir de la colonie en douce, et en robe, ça n’est pas une très bonne idée. Je me rends vers un coin reculé avec un couteau de chasse à la ceinture et je passe les barrières, me voila dehors, je trottine vers la forêt après m’être assurée que personne ne me regardait. Je vais à la chasse… la chasse aux champignons !

Klelya toujours à l'affut, jeta un coup d’œil à sa montre. Elle avait rendez-vous dans une demi-heure pour aller boire un verre avec un de ses amis. Elle avait passé un bon moment à surveiller la jeune femme et n'avait pourtant rien trouvé. Elle devait rentrer et ne pas poser un lapin à cet homme avec qui elle passait plus de temps qu'elle ne l'aurait voulu, malheureusement elle l'appréciait beaucoup et ne pouvait le délaisser sous peine de souffrir physiquement le lendemain. Elle se rendit compte de sa stupidité lorsqu'elle se rendit compte qu'elle fixait la jeune femme en train d'essayer si l'on pouvait dire, des vêtements. Elle même aurait du aller se changer, elle ne passait pas vraiment inapercue vêtue de terre et de sable. Elle était même étonné que Kennocha n'est rien remarqué car non elle n'était pas discrète. Elle soupira, fatigué tant par son attitude que par l'effort qu'elle avait fourni au terrain d'entraînement.

Elle suivit pourtant la jeune femme jusqu'à chez elle, la tête dans les nuages et le regard ailleurs. Pourquoi avait-elle tant peur de pardonner aux gens ? Peut être parce que Brian, le père de Kennocha l'avait laissé là bas et ne l'avait jamais sorti dans la misère dans laquelle elle était resté presque toute sa vie. Elle avait mal.. Jamais aucun enfant ne devrait être vendu par sa famille comme elle l'avait été. Cette homme n'avait rien fait alors qu'il avait lui aussi une fille plus jeune que la russe d'à peine deux ans. Elle s'adossa à un arbre pensive. Son passé la hantait et était une des raisons qui motivaient probablement son envie de meurtre envers le monde entier. Klelya pardonnait difficilement, c'était ce qu'on lui avait appris par le passé : ne pas se laisser dominer par ses sentiments, ne jamais pardonner ni faire confiance et tuer vite et de manière à laisser le moins de trace possible. Sa vie était basée sur ces quatre règles et l'empêchait d'avancer et ça elle en était consciente.

La porte de la maison de Kennocha s'ouvre à nouveau laissant apparaître la jeune femme dans une tenue peu adaptée pour la colonie en général, cela ressemble plutôt à une tenue pour sortir.. hors de la colonie s'entend. La russe se releva prête à suivre la fille de l'homme qui l'a délaissé. Plus Kennocha avançait plus cette chasse s'annonçait intéressante. En chemin, elle croisa un soldat et lui déroba son arme sans que l'homme ne s'en rende compte, elle la lui ramènerait plus tard mais pour le moment, elle ne pouvait ni repasser chez elle pour récupérer la sienne ni laisser la brune s'enfuir sans rien faire. Elle avait sa petite idée sur la destination finale de sa victime et si c'était bien le bon endroit elle ne pouvait pas décemment y aller désarmer. Il se trouva que Klelya avait bel et bien raison. La forêt était la destination finale de la plus jeune de McConnall. Elle se glissa elle aussi sous la barrière et se cacha derrière un arbre pour éviter d'être repéré. Mais que faisait Kennocha en dehors de la barrière ?